France , Ouessant et mer d'Iroise - séjour photo guidé par Christophe Courteau

Le parc marin d’Iroise & l’archipel de Molène
Le parc naturel marin d’Iroise est le premier parc naturel marin français.
 Créé en 2007 après plusieurs années de concertation et de débat, il doit permettre une meilleure gestion du domaine maritime de la mer d'Iroise, en vue de la préservation et du dévellopement durable de cet espace exceptionnel.
Cet espace maritime est réputé pour la richesse de sa flore et de sa faune. Riche en plancton, la mer d'Iroise est connue pour être le plus grand champ d'algues marines en Europe, avec plus de 300 espèces. Elle accueille plus de 120 espèces de poissonsdifférentes. C'est un espace privilégié pour la lotte, le tourteau, le homard et la langouste. Les mammifères marins y sont aussi bien représentés, avec une colonie de phoques gris, de grands dauphins et quelques fantomatiques loutres d’Europe.
 
L’archipel de Molène
L'archipel de Molène ne figure pas sur toutes les cartes, mais il vaut tous les atolls du Pacifique. Ce chapelet d'îlots verdoyants, bordés de plages de sable blanc et auréolés de récifs, est un paradis de nature sauvage. Balanec, Bannec, Béniguet, Lédénes, Litiry, Trielen… autrefois habités par des fermiers ou par des "pigouyers" (goémoniers), ces îlots sont aujourd'hui le refuge des oiseaux et des lapins…
Outre une colonie de grands dauphins et de phoques gris, l'archipel abrite de nombreuses espèces de poissons et de crustacés. Il constitue également un espace de nidification pour de nombreuses espèces d’oiseaux, comme les goélands bruns, argentés et marins ou les sternes caugeks et pierregarins, et un lieu de pêche de choix pour les cormorans huppés, les fous de Bassan, etc.
L'archipel de Molène est un chapelet d'îles basses qui relie les falaises de la pointe du Finistère à Ouessant, « Enez Eussa » en breton, « l'île haute » en français. Ces îles sont en fait la partie émergée d'un vaste plateau sous-marin parsemé d'innombrables récifs et hauts-fonds et dont la profondeur excède rarement 20 mètres.
Ces caractéristiques géographiques agissant comme des obstacles naturels, l'implantation humaine dans l'archipel est restée modeste jusqu'à aujourd'hui et les activités économiques n'ont guère dépassé l'échelle artisanale. Certains îlots sont des réserves naturelles intégrales, d'autres des réserves dites ouvertes, il existe une réserve de chasse, des îles privées et, enfin, l'ensemble de l'archipel fait partie du Parc Naturel Régional d'Armorique.
Récemment, le classement en réserve de biosphère au sein du réseau mondial des réserves Man And Biosphere de l'UNESCO est venu reconnaître en 1988 la qualité exceptionnelle de ce milieu et l'harmonie préservée entre les activités humaines et le maintien de la biodiversité. La Réserve de Biosphère de l'Iroise, ainsi que la création du Parc Marin de l'Iroise, visent maintenant à homogénéiser les règles de gestion sur l'ensemble de l'archipel et étendre cette protection au domaine marin environnant.
Des fonds poissonneux, un port bien abrité firent de Molène une île de pêcheurs, habiles en mer et courageux, bon nombre d’entre eux participèrent aux opérations de sauvetage en mer notamment lors du célèbre naufrage du paquebot anglais le "Drummond Castle" en 1896.
 
Ouessant, terre ultime
 « Qui voit Ouessant voit son sang », prédit un dicton de Terre-neuvas. Lorsque les vents de suroît dépassent, une fois par an au moins 180km/h, Ouessant devient « l’île de l’épouvante », « le jardin des tempêtes » où l’homme se retrouve face aux éléments et à sa vraie nature. Barrée d’écueils et battue par les courants du Fromveur, Ouessant s’est toujours construit un monde à elle, rythmé par les tempêtes , plus proche de l’univers de l’Océan que de celui des hommes.
La légende populaire lui a fait la pire des réputations. Les tempêtes y sont violentes et les récifs, spectaculaires, sont redoutés des navigateurs. Mais le soleil y brille aussi ! Une lumière incomparable baigne alors la baie de Lampaul, illumine les fleurs de la lande et fait étinceler l'écume autour des rochers. A Ouessant, la nature est intacte, les paysages sauvages et grandioses. De nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs et nicheurs font de l'île une destination de tout premier ordre pour les passionnés d'ornithologie. L’île héberge  le Centre d'Etude du Milieu Ouessantin (CEMO) qui accueille des chercheurs de toute l'Europe.
L'île d'Ouessant, dont la forme évoque une pince de crabe, présente des paysages marins d'une rare beauté qui se métamorphosent au fil des saisons. Leur caractère sauvage a séduit de nombreux artistes. L'île d'Ouessant, aux côtes déchiquetées et aux grèves de galets blancs, possède 32 km de linéaire côtier que le randonneur peut entièrement parcourir  à pied. La végétation est rase et les arbustes torturés par le vent ; quelques arbres prospèrent dans le vallon abrité d'Arland. La douceur du climat favorise la floraison des camélias, fuchsias, agaves, aloès et agapanthes dans les jardins.
 
Forte de 2900 habitants au début du XX^e siècle, l’île compte aujourd’hui 850 Ouessantins peuplant ses 92 hameaux. Égayées par des jardins protégés, les maisons aux toits d’ardoises et aux volets peints en bleu ou vert ont été conçues pour résister à de violentes intempéries.
L’absence de port naturel a marqué la destinée de l’île où les hommes, plutôt marins que pêcheurs, s’engagèrent nombreux dans la Marine Royale, Nationale ou Marchande. Durant leurs longues absences, l’économie de l’île reposa sur les femmes qui paraient à tout. Les traditions d'Ouessant sont particulières : les femmes devaient organiser leur survie sur une île constituée de minuscules parcelles. Agricultrices et bâtisseuses, elles cultivaient le seigle et l'orge, élevaient des chevaux, des vaches et surtout des moutons, réparaient les toits des maisons et les muretins de pierre, empierraient les chemins. Le souvenir des hommes disparus en mer était honoré par le rite de proëlla et ses croix de cire. A Ouessant, les moutons sont élevés en liberté et se protègent du vent derrière des goaskedou, curieuses constructions triangulaires en pierre, en forme d'étoile. Les phares font partie intégrante du paysage et de l'ambiance de l'île.
 
Pas moins de 5 phares ceinturent Ouessant où chaque année passent près de 50 000 navires entrant ou sortant de la Manche. Depuis la catastrophe de l’Amoco Cadiz en 1978, une route spéciale baptisée «le rail d’Ouessant» réglemente ce trafic maritime.
L’un deux marque la frontière entre la Manche et l’Atlantique, le phare du Créac’h, signifiant le « promontoire ». Identifiable par sa tour de 55 m de haut (75 m par rapport au niveau de la mer), et ses célèbres bandes blanches et noires, il guide l'entrée des bateaux dans la manche. Allumé en 1863, électrifié en 1888, doté d'un feu-éclair en 1901 et de lampes au xénon en 1971, le Créac’h est l'un des phares les plus puissants du monde.