Chine Ethnies et festivals du Guizhou

Nous décollons à destination de la Chine, pour Guiyang, capitale de la province du Guizhou.

Nous atterrissons à Guiyang, porte d’entrée de notre aventure chinoise. A notre arrivée, nous sommes conduits à notre hôtel.

Nous prenons la route en direction du pays Dong, où se dressent des villages de maisons de bois sur pilotis, dominés par les célèbres tours du tambour, les gulou, aux toitures en forme de pagode. Ces édifices sculptés, ornés d’un bestiaire réel ou mythique, incarnent l’identité des clans et forment le cœur politique et social de chaque communauté.

Notre voyage commence à Yintan qui nous offre une première plongée dans l’univers Dong, puis, nous découvrons Huanggang, l’un des villages les plus animés et préservés de la région, où les villageois nous réservent une cérémonie d'accueil. Autour de nous, les artisans perpétuent des savoir-faire ancestraux : distillation d’alcool de riz, teinture à l’indigo... L’indigo est une teinture bleue obtenue à partir des feuilles de la plante du même nom, transformées en une pâte épaisse, bleu foncé et à l’odeur forte. Elle sert à teindre les tissus en coton produits dans la région selon diverses techniques pour créer des motifs : nouage du tissu avant teinture comme le shibori japonais ou le bogolan malien, application de cire comme le batik ou le wax. Certaines ethnies, comme les Miao, martèlent le tissu teint pour obtenir un bleu très foncé et irisé, ou appliquent une seconde teinture avec du rouge-brun pour des reflets variés, d’autres le plissent finement à la main.

Aujourd’hui, nous vibrons au rythme des musiques locales à l'occasion de la fête du Lusheng, instrument traditionnel à vent en bambou permettant de communiquer avec les esprits. Les joueurs de lusheng s’affrontent par équipes de villages dans des compétitions amicales, accompagnées de chants, de danses et parfois de combats de coqs ou de buffles. Les jeunes filles revêtent leurs plus beaux habits : parures étincelantes, bijoux finement ciselés et coiffes ornées et dansent en cercle autour des musiciens, suivant un rythme lent et régulier, leurs pas évoquant les mouvements gracieux des animaux. Au son du lusheng, nous nous laissons emporter par les mélodies envoûtantes et partageons, le temps d’un instant, la ferveur et la joie des habitants.

Retour à Huanggang en fin de journée.

Direction les Monts de la Lune, où s’étendent les légendaires rizières en terrasses de Jiajiu et Jiabang. Bien moins fréquentées que celles du Yunnan, ces terrasses classées parmi les plus spectaculaires de Chine couvrent plus de 40 km². Au fil des saisons, elles se parent de couleurs changeantes : vert éclatant au printemps avec la culture du colza, doré flamboyant à l’automne lors des récoltes de riz. Un paradis pour les photographes et les amoureux de nature préservée.

Sur la route, nous faisons halte à Dadai, un village Miao perché au-dessus de la rivière Duliu. Ses séchoirs à riz et ses greniers surélevés, typiques de l’architecture locale, racontent une histoire de savoir-faire ancestral. Une courte randonnée à travers ce paysage à couper le souffle nous mènera à la rencontre des communautés Miao, l’occasion de partager un moment authentique et de découvrir leurs traditions vivantes.

Nous explorons le village Miao de Basha, niché dans une forêt luxuriante au pied de la Montagne de la Lune. Basha, perpétue des coutumes uniques : le port du fusil (dernière ethnie officiellement autorisée à perpétuer cette tradition), la coiffure au sabre inspirée de la dynastie Han, et les rituels de vénération des arbres anciens.

Puis, nous continuons vers Zengchong, un village Dong niché dans une boucle de rivière à 640 mètres d’altitude. Nous y admirons la plus ancienne tour du Tambour de Chine, datant de 1672. Ici ou là, un buffle de combat, choyé dans son enclos au pied de la tour du tambour, vous accueille. 

Enfin, direction Zenying, réputé pour ses chants polyphoniques. Un maître musicien nous accueille et nous offre une démonstration, seul ou accompagné des enfants du village. Dîner et nuit chez l’habitant, pour une immersion totale.

Nous partons pour Langde, un village Miao accroché à flanc de montagne, dans les Monts du Tonnerre.

Langde, joyau discret du Guizhou, est le royaume des Miao à jupe longue où le temps semble s’être arrêté. Ici, les maisons sur pilotis, ornées de portes finement sculptées, s’alignent le long de ruelles paisibles, comme un hommage vivant à un héritage ancestral. Au détour d’un chemin, les femmes en costumes brodés de motifs éclatants nous saluent, tandis que les notes envoûtantes du lusheng s’élèvent dans l’air.

Installation à l’auberge, puis exploration du village pittoresque célèbre pour l’artisanat des coiffes traditionnelles. Nous faisons également un détour par le village Miao de Wuji. 

Nous continuons notre découverte de Langde, étape idéale pour s’imprégner de la Chine rurale, entre artisanat vivant et charme d’antan. Chaque marché et chaque atelier d’artisan révèle un peu plus l’âme de la région. Ici, les étals colorés regorgent de tissus brodés, de bijoux en argent finement ouvragés et d’objets en bambou, tandis que les artisans locaux, souvent vêtus de costumes traditionnels, partagent avec passion leurs savoir-faire ancestraux. Les femmes Miao, notamment, y exposent leurs broderies délicates, où chaque motif raconte une histoire, une légende ou un symbole de protection. Les ruelles animées, les maisons en bois sur pilotis et les ponts de bois typiques ajoutent à l’authenticité de ce lieu, où le temps semble s’être arrêté.

Nous poursuivons ensuite notre route vers l’ancienne ville de Jiuzhou, située dans la région d’Anshun. Cette petite ville de caractère, aux ruelles pavées et sinueuses, est un véritable joyau caché au cœur d’un paysage de collines verdoyantes et de rizières en terrasses. Les maisons traditionnelles, aux toits de tuiles grises et aux façades en bois sculpté, témoignent d’un riche passé historique et culturel. L’atmosphère y est paisible, presque hors du temps : les habitants vaquent à leurs occupations, les enfants jouent près des canaux, et les anciens se retrouvent sous les arbres centenaires pour discuter ou jouer au mahjong. Jiuzhou est une invitation à la flânerie, où chaque coin de rue offre une nouvelle perspective sur la vie locale et l’héritage architectural de la région.

Visite du village fortifié de Jiuzhou, fondé par les descendants des garnisons chinoises de l’époque Ming.

Puis, nous prenons la route vers Souga et rencontrons les Miao à longue corne de Longga, bourgade située à 1600 m d'altitude. Les Miao à longue corne vivent dans les montagnes, généralement entre 1500 et 2000m. A l'occasion du nouvel an lunaire, comme lors de nombreuses cérémonies qui ponctuent l'année, les femmes revêtent leurs plus belles tenues brodées et se parent de coiffes spectaculaires. A l'origine, ces coiffes, que les femmes portent lors des festivals et occasions spéciales, étaient faites de cheveux de la femme elle-même et de sa lignée maternelle. Les femmes récupéraient les cheveux qui tombaient pour en faire de très fines et longues tresses qu'elles assemblaient pour confectionner leur coiffe. Elles accrochent d'abord un peigne en bois en forme de corne à l'arrière de leurs cheveux, puis fixent les nombreuses tresses de cheveux sur le peigne, et terminent par un tissu blanc pour tout maintenir en place. Aujourd'hui, la tradition de récupérer les cheveux a presque complètement disparu, ils sont souvent remplacés par des fils de laine noire. 

Une cérémonie d’accueil nous est réservée, suivie de la visite du village et de son petit musée local pour mieux comprendre l'histoire et les traditions des Miao à longue corne.

Enfin, direction Ziyun, région peuplée de Miao et Buyi. 

Nous explorons le marché Buyi où nous sommes accueillis par une atmosphère vibrante. Les vendeurs, vêtus de leurs tenues traditionnelles aux motifs colorés et aux broderies délicates, nous proposent leurs produits avec chaleur et fierté. Les étals regorgent de spécialités locales : épices parfumées, tissus artisanaux teints à l’indigo, bijoux en argent finement ouvragés, et des paniers tressés à la main. C’est une occasion unique de découvrir l’artisanat Buyi, réputé pour son savoir-faire ancestral, et d’échanger avec les habitants, gardiens d’une culture riche et préservée.

Après cette plongée dans les traditions, nous prenons la route vers un autre joyau du Guizhou : le parc naturel de Getu. Dès les premiers pas, nous sommes saisis par la beauté sauvage de ce labyrinthe de roches karstiques, façonné par des millions d’années d’érosion. Les falaises escarpées, drapées de végétation luxuriante, se reflètent dans les eaux cristallines des ruisseaux et des cours d’eau qui serpentent à travers le parc. Les grottes, tapissées de stalactites et de stalagmites, invitent à l’exploration, tandis que les lianes suspendues ajoutent une touche d’aventure à ce décor spectaculaire. Ici, la nature se déploie dans toute sa splendeur : une féerie aquatique où chaque recoin révèle une nouvelle surprise. Les cascades, discrètes ou tonitruantes, animent le paysage, et les ponts de bois ou de pierre, intégrés avec harmonie, permettent de traverser ce monde minéral et végétal. La lumière filtre à travers les feuilles des arbres centenaires, créant des jeux d’ombre et de lumière qui transforment le parc en une toile vivante.

Notre périple se poursuit avec une étape à Shiqiao, un village niché dans les collines verdoyantes du Guizhou, célèbre pour son artisanat traditionnel du papier. Ici, depuis des siècles, les habitants perpétuent une technique unique de fabrication de papier à partir de bois, selon des méthodes transmises de génération en génération. Un processus minutieux en plusiuers étapes : le trempage des fibres, leur transformation en une pâte homogène, puis leur étalement sur des cadres en bambou avant séchage au soleil. Le résultat est un papier résistant, légèrement texturé, utilisé pour l’écriture, la peinture ou même les décorations locales. Une visite qui nous plonge dans l’âme artisanale de la Chine rurale, où chaque feuille raconte une histoire.

L’expérience prend une dimension encore plus humaine lorsque nous sommes accueillis pour le déjeuner chez une famille Miao. Autour d’une table généreusement garnie de plats locaux — soupes épicées, légumes du jardin, viandes marinées aux herbes des montagnes et riz gluant cuit à la vapeur —, nous partageons bien plus qu’un repas : des sourires, des anecdotes, et une immersion authentique dans le quotidien de cette ethnie. Les discussions, ponctuées de gestes chaleureux, nous permettent de mieux comprendre leur mode de vie, leurs traditions culinaires et leur attachement à la terre.

L’après-midi nous mène vers le village de Kala, réputé pour un autre savoir-faire artisanal : les cages à oiseaux en bois. Ces petites œuvres d’art, finement sculptées et assemblées sans clou ni colle, sont le fruit d’un travail patient et précis. Chaque cage, unique, reflète le talent et la créativité de son artisan. Certaines sont simples et fonctionnelles, d’autres ornées de motifs complexes inspirés de la nature ou des légendes locales. En déambulant dans les ruelles, nous découvrons des ateliers où les artisans, concentrés, donnent vie à ces objets délicats, symbole d’une tradition toujours vivace.

Notre route nous mène à la découverte des Shui, surnommés les « peuples de l’eau ». Nous arpentons leurs villages pittoresques et leurs marchés animés, où, si la période s’y prête, les ethnies Shui et Miao se côtoient, vêtues de leurs costumes traditionnels aux couleurs vives et aux motifs complexes. Ces rencontres sont l’occasion d’admirer un artisanat unique : la broderie au crin de cheval. Les artisanes entourent un crin de cheval de fils de soie colorés, créant ainsi un fil rond et brillant, puis le brodent sur leurs vêtements. Chaque ethnie possède ses propres techniques de teinture, de broderie et de tissage, ce qui donne à leurs tenues une diversité et une richesse visuelle fascinantes.

Nous poursuivons notre exploration à Zenglei, un village Shui typique, divisé en deux par des rizières en terrasses. Ce paysage en escalier, où l’eau miroite sous le soleil, offre une harmonie parfaite entre l’activité humaine et la nature, tout en reflétant le mode de vie traditionnel de cette ethnie attachée à la terre et à l’eau.

Nous participons à la fête de Duan, le Nouvel An des Shui, dans un village de la région de Sandu. Cette célébration, la plus importante de l’année pour cette ethnie, se déroule au début de l'automne selon le calendrier lunaire. Au programme : une cérémonie solennelle en l’honneur des ancêtres, où les patriarches des villages offrent des sacrifices aux dieux et aux aïeux, suivie d’un repas traditionnel partagé au bord de la rivière, arrosé d’alcool de riz. Les festivités incluent des courses de chevaux, des chants antiphoniques et des danses, le tout dans une ambiance joyeuse et conviviale où les habitants, vêtus de leurs plus beaux costumes traditionnels, célèbrent la maturation des céréales et le renouveau.

Après cette immersion festive, nous prenons la route vers Guiyang, la capitale de la province, où se mêlent modernité et traditions locales.

Pour cette dernière journée, nous visitons les incontournables de la ville :

- le Pavillon de l’Éminence littéraire (Jiaxiu Lou), symbole culturel de la région. Le monument typique de l'architecture chinoise avec ses toits recourbés est construit sur une île au milieu de la rivière Nanming, accessible par un pont de pierre en forme d'arche. Les lampions rouges illuminant le pavillon offrent une vue magnifique de nuit.

- la place du Peuple, cœur battant de Guiyang. 

et découvrons Qingyan.

Transfert vers l'aéroport et vol retour vers la France.

Arrivée en soirée ou le lendemain matin selon plan de vols.