Un peu d'histoire Vietnamienne
L'histoire du peuple vietnamien est une histoire complexe et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives. Elle s'est développée avec des fortunes diverses, des progrès et des reculs, comme celle de tous les peuples. Nous n'avons pas la vocation à faire dans le cadre de cette présentation un exposé, même récapitulatif, de l'histoire vietnamienne. Nous estimons cependant nécessaire, notamment pour les profanes, de retenir quelques repères pour avoir un minimum de connaissances historiques sur notre pays.
On pourrait dire pour résumer que, tout en cherchant à s'étendre vers le Sud, le Vietnam s'est toujours préoccupé de se défendre contre son puissant voisin du Nord : La Chine expansionniste. Le professeur Huu Ngoc, parfaitement francophone et francophile, a proposé la formule suivante pour soulager et résumer la mémoire de l'histoire du Vietnam : 1.000 ans + 1.000 ans + 900 ans + 80 ans + 30 ans ce qui signifie ce qui suit :
- Moins de 1.000 ans avant Jésus christ : période de formation de l'identité nationale vietnamienne : civilisation des Viet du Fleuve Rouge (âge du bronze, période Dong Son).
- Plus de 1.000 ans de domination chinoise (179 AC - 938 AD): nombreuses insurrections.
- 900 ans d'indépendance nationale (938-1862): dynasties nationales, expansion vers le Sud, influence culturelle chinoise et résistance contre l'occupant potentiel.
- 80 ans de colonisation française (1862 - 1945): les premières conquêtes françaises datent de 1858. Occupation japonaise de 1940 à 1945.
- 30 ans de guerre d'indépendance (de la Révolution d'août 1945 à 1975): guerre de résistance contre les français, terminée par la bataille de Dien Bien Phu (1954) puis guerre de résistance contre les américains, terminée avec la libéralisation de Saigon (1954-1975).
La colonisation française
L'immixtion des amiraux français dans le domaine politique suivie d'interventions militaires à l'intérieur des frontières de la nation, allait aboutir à la signature des traités de 1862 et 1874, plaçant le Viêt-Nam sous le tutelle de la France. Le royaume de feu de l'empereur Gia-Long fut intégré dans une entité géographique appelée « Indochine Française » englobant deux autres pays : le Cambodge et le Laos.
Pour des raisons de commodité administrative, le Viêt-Nam fût aussitôt scindé en trois parties : le Tonkin au Nord, l'Annam au Centre et la Cochinchine au Sud. Tandis que la Cochinchine était directement gouvernée par les autorités françaises en tant que colonie, le Tonkin et l'Annam, devenus protectorats français, conservaient une certaine autonomie incarnée par un empereur, descendant des Nguyên, qui détenait un pouvoir plutôt symbolique. Cette abdication de la souveraineté devait entraîner les patriotes vietnamiens dans une lutte sans répit contre la France, lutte concrétisée par de nombreux et fréquents soulèvements armés à travers tout le royaume. Il fallut cependant attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir le Viêt-Nam accéder à l'indépendance à la faveur de la conjoncture internationale.
L’indépendance
A la suite de la neutralisation de l'autorité française, le 9 mars 1945, par les forces japonaises stationnées au Viêt-Nam, un premier gouvernement national présidé par le professeur Trân-Trong-Kim s'installait à Hué, en avril de la même année. Par la suite, plusieurs gouvemements se succédèrent à une cadence assez rapide, chacun d'eux ayant dû faire face à de nombreuses difficultés sur le plan interne aussi bien que sur le plan extérieur.
Cette accession de fait à l’indépendance n'en restait pas moins sans valeur sur le plan international. Ce n’est que dix ans plus tard, c'est-à-dire le 4 Juin 1954, que le Gouvernement de la République Française avalisait juridiquement l’indépendance du Viêt-Nam, lequel, par voie de conséquence, recouvrait légalement à cette date ses frontières historiques, telles qu'elles figuraient dans les relevés topographiques officiels de 1862.
La grande joie du peuple vietnamien fut de courte durée. En effet, le destin du pays n'en était pas pour autant scellé : un mois plus tard, le 21 Juillet 1954, la Conférence de Genève, entérinant les accords de cessez-le-feu intervenus entre la France et le Viêt-minh, décréta la scission du territoire national en deux portions à peu près égales, selon une ligne de démarcation constituée par le 17e parallèle, approximativement à la hauteur de la Rivière Bên-Hai, dans la province de Quang-Tri (Centre Viêt-Nam).
Les provinces se trouvant au Nord de cette rivière relèveraient désormais de la «République Démocratique du Viêt-Nam», tandis que les territoires situés au Sud allaient passer d'abord sous la juridiction de l'Etat du Viêt-Nam, ensuite sous celle de la République du Viêt-Nam fondée le 26 Octobre 1955, après un référendum populaire. Enfin, le 1er Novembre 1963 une grande révolution menée conjointement par l’armée et le Peuple, réussit à renverser le régime dictatorial de Ngô-Dinh-Diêm et à instaurer la Seconde République. Depuis lors, plusieurs gouvernements civils et militaires se sont succédés à Saigon avec des fortunes diverses.
- 1963 : Intervention militaire des Etats Unis.
- 1973 : Fin des bombardements aériens américains sur le Nord du Vietnam.
- 1975 : Fin de la guerre civile. Retraits des troupes américaines.
- 1976 : Proclamation de la « République Socialiste du Vietnam.
Un peu d'histoire Laotienne:
Au cours du 1er millénaire après JC, Chams et Khmers se succèdent dans le sud de l’actuel Laos. Ils sont de culture indienne et favorisent la pénétration de l’hindouisme et du bouddhisme dans leurs Etats. Au XIIe siècle, le royaume du roi khmer Jayavarman VII s’étend jusqu’à la région de Vientiane. C’est alors que, de la Chine du sud, arrivent les Thaïs, qui imposent leur organisation politico-militaire, mais assimilent le bouddhisme local. Les Laos descendent de ces conquérants thaïs.
Au XIIIe siècle, le bouddhisme supplante l’hindouisme dans le sud-est de l’Asie. En 1353, le prince lao Fa Ngum (1316-1374), élevé à la cour des souverains khmers, s’empare de Luang Prabang et fonde le royaume de Lan Xang Hom Khao (Million d’éléphants et parasol blanc). Fidèle à ses maîtres, il impose le bouddhisme theravada. Fa Ngum est renversé en 1373. Ses successeurs règneront sur un pays plus vaste que le Laos. En 1540, Vientiane est fondée par le roi Photisarath (1501-1547) ; dix ans plus tard, elle devient la capitale du royaume. Les plus belles réalisations politiques et les civilisations les plus brillantes se décomposent pourtant. Au début du XVIIIe siècle, le Lan Xang est partagé en trois : Luang Prabang (nord), Vientiane (ouest), Champassak (Paksé - sud).
Le Siam annexe Vientiane et Champassak en 1768. Seule Luang Prabang maintient une souveraineté lao jusqu’au XIXe siècle. Lorsqu’arrivent les Français, l’aristocratie lao les accueille avec un quasi soulagement : le drapeau tricolore la préserve de la tutelle siamoise. En 1893, la France impose d’ailleurs au Siam la reconnaissance de son protectorat sur le Laos. Le pays est intégré à « l’Indochine », dont il devient une « province » peu peuplée et peu mise en valeur. La présence française sera surtout administrative. On encourage l’installation de fonctionnaires et d’ouvriers vietnamiens. L’école de la République forme à la culture et aux pratiques françaises les Laotiens dont la colonie a besoin pour fonctionner. Cependant, les temples maintiennent l’enseignement traditionnel en langue lao. Le roi Sisavang Vong (1885-1959) est laissé sur son trône.
En 1947, une monarchie constitutionnelle laotienne est officialisée dans le cadre de l’Union Française. La suite sera déterminée par le Vietnam et la Guerre froide : en 1954, les accords de Genève marquent la fin de la guerre d’Indochine et reconnaissent l’indépendance formelle du Laos. Mais le pays est dès lors partagé entre un « sud » pro-occidental et un « nord » communiste, qu’administre le Pathet Lao (fondé en 1950), allié du Viet Minh. L’union nationale (1962) ne fonctionne pas. La guerre du Vietnam se traduira au Laos par des bombardements américains massifs sur la cordillère Annamitique, où passe la Piste Hô Chi Minh, par la poussée du Pathet Lao contre le gouvernement royal pro-américain et par l’utilisation des Hmong par les forces spéciales US et la CIA.
Parallèlement, pourtant, des progrès sensibles sont constatés dans les domaines de l’éducation publique et de la santé. En 1973, un nouveau gouvernement d’union nationale est mis en place. En deux ans, le Pathet Lao est aux manettes. Il renverse la monarchie et instaure un régime communiste sous influence soviétique. 10% des Laotiens partent en exil. La répression des Hmong est féroce (et se poursuit). A partir de 1986, le gouvernement promeut le «Nouveau mécanisme économique », qui assouplit le dirigisme dogmatique du parti.
Population au Vietnam
Le Vietnam compte, en 2011, 85 millions d’habitants dont le tiers a moins de 20 ans. Cette jeune population se compose de 54 groupes ethniques. A part l’ethnie majoritaire Viet ou Khin près de 90% de la population, les principaux groupes ethniques peuplant les montagnes du Nord Ouest et du Nord Est à la frontière chinoise : Hmong, Nung, Dao, Tay ceux des Hauts Plateaux du centre du pays : Bahnar, Sedang et Mnong et enfin au Sud avec les Khmers habitant le delta du Mékong et les Chams descendant de l’ancien Champa.
Les Viets habitent essentiellement dans les deux régions les plus fertiles : les deltas du Fleuve Rouge et du Mékong, ainsi que les plaines côtières. Ces Viets des régions basses jouent un rôle beaucoup plus important que les autres groupes ethniques habitant les hautes régions, et cela grâce non seulement à leur nombre mais également au développement de leur économie agricole et aux contacts qu’ils entretiennent avec les cultures étrangères en raison du voisinage de la mer.
Plusieurs groupes ethniques, en majorité Thai, se sont fixés dans les petites vallées au pied des montagnes. Ils pratiquent la riziculture en terrain inondé et aussi sous forme de culture sur brûlis.
Les régions de hautes et moyennes montagnes constituent l’habitat des groupuscules ethniques très dispersés, appartenant à des familles linguistiques différentes : austro-asiatiques, tibéto-birmanes ou entre les deux. Ils pratiquent la culture sur brûlis et en terrain sec.
Chaque ethnie minoritaire parle sa langue et se distingue des autres par ses coutumes, son mode d’habitation, sa manière de s’habiller. On assite au Vietnam à une véritable cohabitation dans la diversité. Plusieurs ethnies ont leur propre écriture, mais l’écriture officielle du Vietnam est l’écriture romanisée des Viets.
Population au Laos : La population du Laos est très variée et compte environ 130 groupes distincts. L’administration les recenssent en trois catégories : « Laos des plaines », « Laos des collines » et « Laos des montagnes » . Les ethnies les plus représentées sont : les Laos, les Khmou Ou , les Hmong Daw, les Hmong Njua, les Thaï Phu, les Lü, les Phuans…
Religion et Croyance au Vietnam
La vie spirituelle des vietnamiens, hier comme aujourd’hui, est façonnée par l’influence croisée de plusieurs croyances et religions : culte des ancêtres, bouddhisme, confucianisme, taoïste, christianisme, islam.
Au lendemain d’une domination chinoise de plus de mille ans (179 AC - 938 AD), les premières dynasties nationales (10ème/14ème siècle) ont favorisé l’épanouissement du bouddhisme, tout en jetant les bases d’une éducation nationale axée sur le confucianisme. C’est à partir du 15ème siècle que ce dernier a pu, grâce aux profonds bouleversements agraires et sociaux, l’emporter sur le bouddhisme jusqu’alors considéré comme religion nationale et marquer de son empreinte la société médiévale. Les rivalités interreligieuses étaient plutôt provisoires; le lettré confucéen, qui pratiquait bien évidemment le culte des ancêtres, était plus ou moins taoïste et bouddhiste ; le peuple mélangeait ces différents cultes. La Cour, elle, n’hésitait pas à organiser des examens spéciaux traitant des trois religions fondamentales.
Si le christianisme, importé de l’Occident à partir du 18ème siècle, n’a pas réussi à s’implanter au Vietnam comme religion nationale, c’est parce qu’il lui manque la tolérance des trois religions fondamentales. Elle supprimait toutes les divinités païennes, et interdisait le culte des ancêtres si cher au coeur de la population.
Mais le christianisme n’est pas pour autant refusé, bien au contraire. Dans ce pays ravagé pendant des siècles par les guerres, on assiste à une véritable coexistence pacifique des religions qui ne se nient pas mais qui se complètent.
Le Culte des ancêtres
Il est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Le but du culte des ancêtres est de perpétuer un complexe émotionnel aussi intense que possible, liant d’une façon indissoluble les vivants et les morts d’un même clan. Il a pour objet l’entretien des tombes, mais surtout le culte qui doit être rendu dans le temple familial aux tablettes des quatre générations ascendantes : trisaïeul et sa femme, bisaïeul et sa femme, aïeul et aïeule, père et mère. Au fur et à mesure, on enterre les tablettes des générations les plus vieilles sous le sol du temple.
L’autel des ancêtres peut occuper toute une pièce dans les grandes maisons, ou la travée principale dans les maisons de campagne, mais c'est en tout cas le cœur du foyer. Il est généralement matérialisé par une planche fixée au mur ou une table assez haute où sont déposées les photos de morts, un ou plusieurs bols pour baguettes d’encens, deux chandeliers, parfois un petit brûle-parfums.
Dans l’esprit des vietnamiens, il n’y a pas de séparation entre le monde des vivants et celui des morts. Ainsi, même un ascendant décédé il y a des siècles hante toujours l’autel des ancêtres, revient parmi les vivants aux jours de fêtes et aux anniversaires de sa mort. Il suit ses descendants dans leur vie quotidienne et est capable d’être au courant de ce que font ces derniers. Il partage ainsi leurs peines et leurs joies, il est malheureux quand leurs descendants font du mal, il est fier quand ceux-ci font du bien. C’est ainsi que les Vietnamiens sacrifient à leurs feux ascendants à l’occasion de tous les grands événements de la famille : naissance d’un enfant, début des études d’un garçon, réussite à l’examen, fiançailles, mariage, deuil, grand voyage... On leur envoie tous les conforts de la vie terrestre, en brûlant à leur intention des objets votifs en papier : vêtements, chapeau, armoire, lit, voiture, moto et même des dollars américains, en faux bien entendu...Pour que le culte des ancêtres puisse être dignement célébré, on réserve dans le patrimoine du clan une part dite de l’encens et du feu dont l’héritier a l’usufruit.
Dans la famille, le culte des parents décédés est généralement assumé par les fils, et notamment le fils aîné. Les filles ne sont autorisées à s’occuper de l’autel des ancêtres que si elles n’ont pas de frères. C’est ainsi que les vietnamiens, encouragés par la loi à faire deux enfants au maximum, préfèrent avoir deux fils que deux filles, deux enfants de sexe opposé étant idéal. C’est ainsi aussi que beaucoup de vietnamiens divorcent, ou se laissent tentés par l’adultère, dans l'effort de laisser après leur mort, un homme pour s’occuper de leur âme et perpétuer leur souvenir.
Si quelqu’un meurt sans laisser de descendants, il n’aura pas d’autel pour revenir parmi les vivants et son âme sera condamnée à une errance éternelle. La plus grande malédiction pour un vietnamien est donc de mourir sans laisser d’enfants. La solution dans ce cas est d’adopter un enfant ou bien faire don de son patrimoine à des pagodes bouddhiques, à des temples communaux qui assureront en contrepartie son culte posthume.
Car ce n’est pas seulement la mort mais également le rituel qui ouvre le chemin à la vie future. Le rituel seul et non la mort peut constituer le transfert de vie ou de puissance dont le mort a besoin. Grâce au rituel, le Vietnam croit aux morts, tandis que l’Occident ne croit qu’à la Mort.
Religion et Croyance au laos : La vie spirituelle des laotiens est en majorté tournée vers le bouddhisme theravada, la « doctrine des anciens » contenue dans le Tripitaka. Par contre, dans les montagnes, les cultes animistes sont encore très présents chez les minorités ethniques.
Tous les Laotiens croient aux phis. Ce mot signifie à la fois "esprit", "âme", "fantôme" et "revenant". Le principe est de construire une sorte de petit autel où l'on apporte de la nourriture pour que les phis se tiennent tranquilles. Chaque village, mais aussi chaque province possède ses génies protecteurs, les lokapâlas, tellement enracinés qu'ils sont même reconnus et célébrés par le bouddhisme. Généralement nocturnes, leurs apparitions peuvent prendre une forme animale.
Bibliographie Vietnamienne:
Les livres en français sur le Vietnam sont particulièrement nombreux, et un voyage n’est pas uniquement destiné à la lecture. Nous nous permettons néanmoins de vous donner quelques suggestions quant aux guides de voyage : il en existe plusieurs sur le Vietnam, tels que le Lonely Planet ou le Petit Futé.
Actualité politique et sociale
- Viêt-Nam : Parcours d'une nation(Broché), de Philippe Papin, Edition Belin
- Vietnam, communistes et dragons, De Hugues Tertrais Jean-Claude Pomonti
- Une introduction à la connaissance du Vietnam,de Thi Hao Tran, édition l’Harmattan
Littérature
- Le chagrin de la guerre, roman de Bao Ninh, éditions Philippe Piquiers
- Un général à la retraite, roman de Nguyen Huy Thiep, éditions Philippe Piquiers
- les paradis aveugles, roman de Duong Thu Huong, Editions des Femmes
- Quand on est jeune, collection de nouvelles de Phan Thi Vang Anh, éditions Philippe Piquiers
- La vengeance du loup, nouvelles de Nguyen Huy Thiep, éditions de l’aube
Bibliographie Laotienne:
Laurent Chazee « Atlas des ethnies et des sous-ethnies du Laos
Présentation assez sommaire (mais utile) de l’ensemble des minorités ethniques du Laos. Les 119 groupes ethniques du pays sont brièvement décrits. Il y est question forcément des groupes ethniques des provinces d’Attapeu, de Phongsali et surtout de Luang Nam Tha (région nord-ouest). Par exemple, quelques mots expliquent l’origine et les croyances fondamentales des Akhas, des Miens ou des Thaïs noirs. En anglais.
Michael Freeman « Khmer temples in Thailand and Laos »
Guide particulièrement réussi sur les ruines khmères du Laos et de la Thaïlande. L’auteur a eu la bonne idée de présenter son résumé de l’histoire et de l’architecture khmère en fonction des sites périphériques du Laos et de la Thaïlande plutôt qu’à partir du Cambodge et d’Angkor Wat. Notons les intéressantes sections sur les sites laotiens de Wat Phu et de Huei Tomo. La mise en page est excellente et les photos de Freeman sont évocatrices.
Luc Lacroze « Les grands pionniers du Mékong, une cinquantaine d’années d’aventures »
Ce joli livre est le résultat d’une enquête. En effet, l’échec relatif de l’expédition Garnier (1866-68) n’avait pas découragé le gouvernement colonial français. Il cherchait encore un moyen de rendre le Mékong navigable. Les rapides de Khone et la courte voie ferrée sur les îles de Don Khone et Don Det seront au cœur de cette quête. Aujourd’hui, les noms de Georges Simon ou de Mougeot-Pelletier n’éveillent aucun souvenir. C’est dommage parce que leurs aventures sont souvent pittoresques. C’est d’ailleurs tout le plaisir de ce livre que de faire revivre l’histoire de ces étranges pionniers.
Henri Mouhot « Voyages dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l’Indochine »
Excellente réédition d’un « classique » des récits de voyage du XIXe siècle. Ce naturaliste et ethnologue français est souvent associé avec la « découverte » d’Angkor Wat, ce qui est d’ailleurs faux (lui-même ne l’a jamais prétendu). Il n’en demeure pas moins qu’il est le premier explorateur à avoir traversé la région d’Isaan (nord-est de la Thaïlande) et à rejoindre la mystérieuse cité de Luang Prabang. Notons aussi son agréable ouverture d’esprit, une rareté pour l’époque. Mouhot mourra malheureusement de paludisme à quelques kilomètres de Luang Prabang, où il est enterré.