Faune et flore : la flore est quasiment inexistante en Antarctique. Mousses, lichens et algues constituent la seule végétation, principalement en péninsule. Les animaux que l’on rencontre sur place ne vivent pas en permanence sur ces terres, à priori hostiles. Ce sont des visiteurs estivaux qui ne s’installent qu’à la belle saison, principalement sur les régions côtières, lorsque la neige a fondu. Certains viennent se reproduire, d’autres ne font que profiter des riches ressources de la mer, principalement en krill (sorte de petite crevette).
On dénombre 43 espèces d’oiseaux marins qui nichent dans ces zones. Parmi eux, les cormorans, sternes, skuas (prédateurs des manchots), pétrels ou chionis. Huit espèces de manchots sont endémiques aux régions antarctiques. En péninsule, papous, adélie et jugulaire sont les principaux représentants de cette grande famille. S’il arrive que l’on croise un empereur à la dérive sur un iceberg, c’est qu’il s’est égaré. Ces drôles d’oiseaux incapables de voler symbolisent mieux que tout autre l’Antarctique. Les recherches ont montré que leurs très lointains ancêtres étaient apparentés aux pétrels et savaient voler.
Différentes espèces de phoques cohabitent également en péninsule : le phoque léopard, le phoque crabier, le phoque de Weddell et le phoque de Ross, plus petit et plus rare. On les croise fréquemment en train de somnoler sur les morceaux de glace dérivante. Certaines îles abritent également des colonies d’éléphants de mer, les plus imposants représentants de cette famille.
Au cours d’une balade à terre, il n’est pas rare de croiser quelques otaries à fourrure, toujours promptes à défendre leur territoire contre une éventuelle menace.
En mer enfin, il n’est pas rare de croiser la route des baleines, cachalots, dauphins et orques, qui s’approchent parfois très près du voilier. A l’arrêt, le ballet de ces mammifères presque aussi longs que le bateau pour certains, reste un moment inoubliable.
Bases scientifiques :L'Antarctique est un continent rêvé pour les scientifiques. On y étudie la glaciologie, la météorologie, la biologie terrestre et marine, la géologie, etc. Actuellement, 47 bases permanentes sont réparties sur le continent, la plupart étant situées sur le pourtour du continent.
La haute latitude du continent est particulièrement favorable à l'observation des phénomènes affectant les hautes couches de l'atmosphère, comme celui du "trou d'ozone", et aux études de géophysique en raison de la présence des pôles magnétiques. Les conditions climatiques extrêmes qui y règnent permettent d'étudier les mécanismes d'adaptation de la faune et de la flore. En glaciologie, des carottages dans les couches profondes de neige révèlent l'histoire du climat terrestre.
L’ensemble des activités humaines en Antarctique est régi par des accords internationaux élaborés en 1957 à l’occasion de l’Année Géophysique et remis à jour régulièrement depuis. Ils confèrent à l’Antarctique un statut unique de continent extraterritorial, dédié à la Science et à la Paix. Pour assurer la poursuite de la recherche en Antarctique, et s'assurer que la zone reste ouverte à toutes les nations, les gouvernements des 12 pays en activité sur le continent signent le Traité Antarctique à Washington, le 1er décembre 1959, en concluant l'Année Géophysique Internationale. Depuis, de nombreuses autres nations ont adhéré au Traité.
Un peu d’histoire : des premiers explorateurs aux recherches scientifiques :Contrairement à l’Arctique, l'Antarctique n'a aucune population indigène. Si James Cook est le premier à franchir le cercle antarctique en 1773, ce n’est qu’en 1820 que les premiers hommes découvrent réellement ce continent. Les premiers explorateurs (Bellingshausen, Bransfield), puis les chasseurs de baleines et de phoques en furent réellement les premiers découvreurs. Mais il faudra attendre le XX
me siècle pour que s’organisent vraiment les premières grandes expéditions puis, plus tard, l’installation de bases.
En 1897, a lieu la première expédition scientifique conduite par le lieutenant de la Marine Belge, Adrien De Gerlache sur la Belgica. De Gerlache fait un relevé très précis du détroit qui le conduit de la Terre des Etats au Pacifique. En même temps, des observations scientifiques de toute espèce et de riches collections d’histoire naturelle sont recueillies grâce à de nombreux débarquements. L’équipage de la Belgica, pris par les glaces, est le premier bateau à hiverner.
De 1899 à 1904, sous l’impulsion du Congrès International de Géographie de Berlin, quatre expéditions partent pour l’Antarctique : une Anglaise commandée par RF Scott sur la Discovery, une Allemande commandée par le
Dr Erich Von Drygalski sur le Gauss, une Suédoise commandée par le
Dr Otto Nordenskjöld sur l’Antarctica et enfin une Écossaise commandée par le
Dr W. S. Bruce sur la Scotia. Fin 1902, les seules nouvelles proviennent des expéditions de Scott et Nordenskjöld qui rapportent des informations de la plus haute importance pour la géographie et pour la science en général.
En 1903, pour le 1er janvier, les trois hommes de l’expédition Discovery : Scott, Shackleton et Wilson, sont forcés d’abandonner leur tentative de conquête du Pôle.
En 1904 l’explorateur français Jean-Baptiste Charcot à bord du Français réalise son premier hivernage. Il découvre la Côte Loubet, l’île Doumer et Port Lockroy, cartographie les îles Biscoe et réalise une étude hydrographique de grande précision sur 1 250 milles de côtes.
En 1907-1908, le Britannique Ernest Shackleton réalise une expédition terrestre en Antarctique à bord du Nimrod, qui le mènera à 150 km du Pôle Sud après avoir découvert un passage dans la Cordillère Antarctique. Il atteint le Pôle magnétique et le sommet du mont Erebus.
1909-1910 : second hivernage du Commandant Charcot à bord du
Pourquoi Pas ? Le 14 décembre 1911, le Norvégien Roald Amundsen parvient au Pôle Sud Géographique. Il plante un drapeau norvégien et laisse un mot à son successeur (qui atteint le pôle quelques jours après) : l’Anglais
Robert Falcon Scott et ses comparses qui succombent tous sur le chemin du retour.
En 1914-16, l’expédition d’
Ernest Shackleton échoue dans sa tentative de relier le détroit de Mc Murdo par la Terre en partant de la mer de Weddell. Son bateau l’Endurance, bloqué par les glaces, est broyé. Tout l’équipage sort indemne d’une incroyable épopée de deux ans à la dérive sur la banquise, puis en baleinière et sur l’île Eléphant.
En 1955-58, l’Expédition trans-antarctique Fuchs Commonwealth se prépare à traverser le continent Antarctique en motoneige à partir de la mer de Weddell. L’équipe de support menée par Sir Edmund Hillary part de l’île de Ross et atteint le Pôle Sud avec une réserve de fuel réduite à 23 litres !
En 1956, l’Américain George Dufek, parvient à se poser au Pôle Sud. Cet exploit marque le début de l’occupation permanente du pôle avec l’installation de la base Admunsen-Scott.
En 1958, le Britannique Vivian Fuchs et le Néo-Zélandais Sir Edmund Hillary parviennent à traverser l’Antarctique par la Terre en seulement 4 mois, grâce à un équipement mécanique.
Suivront ensuite toutes sortes d’expéditions scientifiques et sportives comme celle, en 1989-90, de Will Steger et Jean-Louis Etienne, la Trans-Antarctica. Ou encore celle de l'alpiniste française Laurence de la Ferrière, qui relie en solitaire le Pôle Sud à la base Dumont d'Urville en Terre Adélie en passant par le dôme Concordia, soit un raid de plus de 3 000 kilomètres.