LA RESERVE NATIONALE DE SAMBURU :
La réserve nationale de Samburu est couplée avec celle de Buffalo Spring que la rivière pérenne Ewaso Ngiro sépare. Ces 2 réserves combinées couvrent une superficie de 516 km2. Samburu est située dans la moitié Nord du Kenya, au-delà du Mont Kenya ; c’est ce qui en fait la principale particularité. En effet nous sommes à l’entrée des immensités semi-arides du Nord Kenya, de vastes steppes arbustives et arborées s’étalent dans les plaines constellées de montagnes abruptes. L’écosystème semi-aride de la réserve de Samburu est très différent et donc très complémentaire des biotopes d’autres parcs et réserves au centre ou au Sud du pays, notamment des savanes herbeuses du Maasaï Mara. Ainsi, vous trouverez à Samburu beaucoup d’espèces endémiques inféodées aux milieux arides, qui, combinées avec le Maasaï Mara, vous offrira une variété d’espèces la plus large qu’on puisse trouver en Afrique. Ici et rarement ailleurs au Kenya vous trouverez l’oryx, le grand et le petit koudou et le gerenuk (gazelle girafee). La girafe sera la Réticulée, l’autruche celle de Somali, le zèbre celui de Grévy, la pintage sera vulturine. Par ailleurs les éléphants y sont nombreux et les félins sont aussi bien représentés.
LES PEUPLES SAMBURU ET RENDILLE :
Ces 2 peuples singuliers vivent dans la moitié Nord du Kenya. Les Samburu, d’origine Nilotique, sont les frères des Maasaï dont ils partagent la langue, les coutumes et les modes de vie. Pasteurs semi-nomades ou transhumants, ils ont annexé toutes les montagnes du Nord Kenya, leur donnant une ressource en eau et en pâturages permanente, les laissant toujours à l’abri de la disette.
Les Rendille (prononcer « rendilé » ont une origine bien différente. Ce sont des pasteurs d’origine Couchitiques, des lointains cousins des Somalis dont la langue est très proche. Numériquement beaucoup moins nombreux que les Samburu donc moins puissants, ils n’ont pour seul territoire que les immensités arides des déserts de Kaisut et de Korante. Aussi sont-ils essentiellement des éleveurs de dromadaires. De par cet habitat aride, les Rendille sont d’infatigables nomades, déplaçant leur campement plusieurs fois dans l’année. Et les femmes étant responsables de la maison et des biens domestiques, ce sont elles qui sont le plus à même de correctement charger les dromadaires ; aussi de nos jours, ce sont elles, les chamelières, qui nous accompagneront lors de notre randonnée.
Bien que d’origine différente, Samburu et Rendille sont des ethnies alliées, depuis que jadis ils se défendaient d’un puissant ennemi commun, les Borana, installées plus au Nord. Petit à petit et du fait de l’intermariage, les Rendille se sont assimilés aux Samburu, adoptant les apparats et quelque peu les coutumes.
LES MAASAÏ :
Le peuple Maasaï occupe un territoire à cheval sur le Kenya et la Tanzanie. Leur mode de vie très particulier et en harmonie avec la nature et la faune sauvage, leurs guerriers pratiquant des razzias de zébus chez les ethnies voisines et redoutés par les premiers colons britanniques, leur art corporel très développé, entre autres particularités, ont donné aux Maasaï une renommée internationale ; aussi sont-ils l’archétype et les représentants des nombreux peuples pasteurs d’Afrique de l’Est. D’origine Nilotiques, cousins des Samburu, ils ont migré à travers l’Afrique de l’Est au cours des XVII et XVIIIème siècles, en provenance du Sud-Soudan, s’imposant sur un territoire particulièrement vaste au regard de leur nombre.
Leur mode de vie traditionnel repose entièrement sur leurs immenses troupeaux, notamment de bovins. L’abondance de leur bétail les impose à la transhumance : alors qu’on laisse quelque petit bétail et vaches allaitantes autour des villages, le grand du troupeau part à la recherche de pâturages préservés, sous la conduite des hommes.
Chez la gente masculine, le cours de la vie s’articule autour un système de classes d’âges, avec à chaque transition des cérémonies et rituels complexes : les jeunes enfants n’ont pas encore de responsabilité, vont devenir des jeunes de 6 à 12/13 ans qui garderont le petit bétail à proximité des villages, avant de passer dans la classe d’âge privilégiée des « Moranes » les guerriers de la tribu jusqu’à parfois l’âge de 30 ans, dont la mission est de garder les troupeaux lors des transhumances et autrefois de razzier le bétail des ethnies voisines et d’étendre le territoire, puis vient l’âge de fonder une famille, devenant, en même temps que père de famille, « pères de la nation » prenant de manière collective les grandes décisions et pondérant l’ardeur des Moranes. Enfin arrive l’âge respecté de vieillard, dont la fonction est de bénir les cérémonies.
LA RESERVE NATIONALE DE MAASAI MARA :
S’il était en Afrique une réserve à ne pas manquer il serait incontestablement celle de Maasaï Mara. Les connaisseurs le disent, en matière de safari, c’est là que tout se joue ! Nous ne compterons pas ici les espèces que nous observerons plus abondamment que partout ailleurs, la liste serait trop longue. La réserve couvre une superficie de 1500 km2, ce qui n’est pas si vaste comparé aux parcs de Tsavo ou de son voisin tanzanien de Serengeti. Néanmoins elle est entourée de conservancies (comme celle d’Oloïsukut et bien d’autres) ce qui vient presque doubler sa superficie sans présence de villes ou d’agriculture. Enfin elle fait partie d’un vaste écosystème Mara, Serengeti, Ngorongoro couvrant au total plus de 56.000 km2. Cela laisse imaginer l’abondance extraordinaire de la faune ! Complémentaire de la réserve de Samburu comme nous le disions, ici les girafes et les autruches sont de variété Maasaï, les zèbres sont ceux de Burchel, les pintades sont casquées… D’autres antilopes ne s’observeront qu’ici comme l’élan du Cap, le topi, le redunca. Le rhinocéros noir est présent, de même que les lycaons, tous deux que nous verrons si nous avons beaucoup, beaucoup de chance.
Mais deux particularités qualifient plus qu’autre chose le Maasaï Mara : la forte présence des félins, les lions qu’on retrouve parfois en familles fortes d’une vingtaine d’individus ou plus, les guépards, femelles avec petits ou coalitions de mâles parfois atteignant 5 individus, et les léopards grands chasseurs surtout nocturnes mais qu’on arrive à trouver quand on connait leurs territoires.
L’autre grande particularité du Maasaï Mara, certainement la plus connue, est la migration des gnous et zèbres. Alors que dans le courant du mois de juin le Serengeti se dessèche, les plaines du Maasaï Mara parcourues de nombreuses rivières restent vertes, et dès lors les troupeaux de gnous et de zèbres, comptant bien plus d’un million de têtes, passent côté Kenya, où plusieurs fois entre juillet et octobre ils traverseront la rivière Mara, infestée de crocodiles. Un spectacle vraiment unique !