L'esprit du voyage
Un trek exclusif entre Inde et Tibet
Voyage à la découverte d’une partie du Rupshu-Changtang qui était interdite aux civils jusqu’en 2018 : la zone frontalière entre la Chine et l’Inde.
Après avoir rencontré les tribus de nomades d’origine Tibétaine pendant les premiers jours du voyage, le chemin se faufile dans une zone qui n’a jamais été parcourue par des civils Indiens ou étrangers depuis la guerre sino-indienne de 1962 au cours de laquelle l’armée Indienne avait arrêté l’avancée des troupes Chinoises qui venaient d’envahir le Tibet.
Le haut plateau du Rupshu-Changtang : région frontalière entre l’Inde et le Tibet.
Cette région haute en altitude est habitée seulement par les nomades et leurs troupeaux de chèvres et de yaks. Appelés Changpa, les nomades sont tibétains ou ladakhis. Le territoire du Changtang a été morcelé et attribué à chacun des groupes de changpa. Les nomades qui vivent ici suivent les mêmes trajectoires que les nombreux animaux qui peuplent le Changtang parmi lesquels chevaux sauvages nommés Kyangs, loups, léopards des neiges, chamois et bouquetins. Tous, animaux et humains, remontent à 5000 m d’altitude aux pieds des glaciers afin de trouver de l’herbe verte pendant les mois d’été avant de redescendre l’hiver venant pour s’enfoncer dans les fonds de vallées au plus bas à 4300 m et se protéger du froid cinglant de l’hiver extrême de cette région isolée.
Sur ce gigantesque plateau d’altitude, l’immensité de l’horizon s’offre à nous comme dans peu d’endroits au monde et les panoramas sont stupéfiants de beauté. Rien n’arrête le regard qui se porte au loin sur cet environnement sauvage seulement battu par le vent.
La présence des superbes lacs émeraude parsemés sur le plateau ravive la beauté enchanteresse de la région. Les murailles glaciaires culminants à plus de 6500 mètres d’altitude coupent de temps à autre cet horizon infini.
Voyage à la rencontre des derniers nomades des hauts plateaux tibétains.
Chaque année, de plus en plus de familles de nomades vendent leurs troupeaux et quittent le mode de vie qu’elles ont toujours connu pour rejoindre une vie sédentaire en ville. Depuis plus d’une décennie, les enfants nomades sont scolarisés en ville et, après avoir connu des conditions de vie plus facile, après avoir découvert le fossé entre leur mode de vie et celui de la société sédentaire, nombre d’entre eux ne font plus le choix des plateaux et du nomadisme. Ils ne se sentent plus aptes de perdurer un mode de vie empreint de liberté, mais soumis à la dureté de la vie et de l’environnement ainsi que celle des conditions climatiques extrêmes. Partir à leur rencontre, c’est jeter un dernier regard sur une population en extinction qui se fond chaque jour un peu plus au sein de la société indienne. Partir à leur rencontre, c’est prendre le temps de recueillir leur témoignage sur une autre manière de vivre, de penser et de faire. Les rencontrer, c’est goûter au vent de liberté qui les anime et toucher le paroxysme de la sobriété prônée par le bouddhisme.
Plateau minéral, hauts cols et vallée reculée du Spiti.
En remontant la longue vallée de la Parang Chu, nous nous enfonçons dans un univers minéral où l’impression de solitude est bien réelle. Il nous reste à franchir le Parang La, un haut col glaciaire qui est plus un challenge pour les mules que pour nous. Ce col était autrefois celui qu’empruntaient les nomades pour rallier le Spiti. Comme eux, nous arrivons émerveillés au village de Kibber, au milieu des champs d’orge et de blé. Les monastères du Spiti sont d’une richesse incomparable dans tout l’Himalaya, et nous prenons donc le temps de les visiter.