Histoire du Laos
L’histoire du Laos est complexe. De par sa situation géographique, il a été toujours l’objet de convoitises, de ses voisins mais aussi des puissances coloniales occidentales.
Il est constitué de différentes régions dont les royaumes anciens et les influences propres à chacun restent assez disparates.
Cependant il est établi que les peuples Thaï originaires du Mont Altaï entamèrent une longue migration aux alentours du XIe siècle. Ils traversèrent la Chine, puis arrivèrent dans le nord du Laos actuel. Une partie des ethnies Thaï suivirent le fleuve Mékong et devinrent les peuples lao, et les autres longèrent le fleuve Chao Phraya et s’installèrent dans ce que l’on connaît sous le nom de Royaume de Siam, ancêtre de l’actuelle Thaïlande.
De nombreuses influences d’origines et de cultures diverses se sont ensuite mêlées incluant celles de la civilisation khmer dont on sait l’importance. C’est un prince khmer qui offrit au souverain de Louang Prabang le célèbre Bouddha « Pra Bang » qui donna son nom actuel à la ville. Il fut volé à plusieurs reprises, par les Birmans qui n’hésitèrent pas à braver la légende disant que nul ne peut emmener la statue en dehors de la ville qu’elle protège, sans être frappé de malédiction et sans déclencher de terribles fléaux. En effet des malheurs sans nom s’abattirent sur le royaume de Birmanie. De peur, les Birmans rendirent alors la statue à la ville. Les Siamois la volèrent à leur tour et une épidémie terrible frappa alors Bangkok au point que le roi du Siam craignant la malédiction donna l’ordre de ramener la statue sur le champ.
Beaucoup de légendes et d’histoires romantiques circulent en Asie du Sud Est sur le Laos, comme celle d’un prince khmer foudroyé par la beauté d’une jeune fille du Laos qui devint prince du pays de sa belle. Par amour pour elle, il entama une guerre pour défendre son nouveau territoire mais sa passion amoureuse l’obligeait à quitter les champs de bataille pour rentrer chez lui autant de fois qu’il le pouvait pour voir son épouse, partagé qu’il était entre la beauté de sa bien-aimée et son devoir royal et militaire.
Le Laos est connu à partir du XIVe siècle sous le nom de Lang Xang, littéralement « le royaume du million d’éléphants ». Ce vocable signifie plutôt dans la langue ancienne, « le royaume aux innombrables éléphants ». Si ce nom peut paraître curieux ou romantique aujourd’hui, il faut comprendre qu’à cette époque l’éléphant jouait un rôle très important pour asseoir une puissance militaire car il était le seul moyen de déplacer efficacement une imposante armée et que donc, un pays aux nombreux éléphants était un pays puissant et redouté.
Plus tard au milieu du XIXe siècle les puissances coloniales françaises et anglaises, la Chine et le royaume de Siam se partagèrent une partie des terres du Laos. La France se retira de sa colonie en 1954, puis ce fut au tour des Américains de l’occuper de fait. Il dut subir ensuite les retombées indirectes de la guerre du Vietnam, servant de plateforme logistique pour l’armée américaine.
En 1975 suite à différentes guerres intérieures, le parti « Pathet Lao » renversa la monarchie et prit le pouvoir. En Décembre 1975 la république populaire du Laos fut fondée et le pays se ferma à presque toutes les influences étrangères à l’exception de celle des pays communistes avec lesquels il collabora.
Depuis 1990, il y a donc peu de temps, le pays s’ouvre au tourisme et le gouvernement, peu à peu, permet aux Laotiens qui s’étaient exilés de revenir dans leur pays, sous la condition de ne pas faire, ni parler de politique.
Les Laotiens :
Les Laotiens sont des gens aimables et gentils en règle générale, même si parfois, ils peuvent paraître un peu fermés. Ils ne se livrent pas facilement, mais si vous arrivez à lier des amitiés avec eux, ces dernières seront alors très profondes et très sincères.
Les Laotiens sont des épicuriens dans l’âme. Ils aiment tous les plaisirs de la vie, et ont un penchant très prononcé pour le « bien manger » et le « bien boire ». Les mauvaises langues diront surtout « le bien boire », et sur ce point force est de constater leur impressionnante capacité à faire honneur à leur bière nationale la célèbre « Beer Lao ».
Plus sérieusement en termes sociologiques, les Laotiens se divisent eux-mêmes en trois catégories très distinctes :
- Les Lao Loum, les Laotiens de la plaine : ils constituent la majorité de la population et sont les héritiers directs des ethnies Thaï d’origine. Ils vivent de l’agriculture, de l’artisanat et du commerce.
- Les Lao Teung , les Laotiens des régions de moyenne altitude: de nombreuses ethnies telles que les Kramou, Tai Dam et bien d’autres composent leur peuple.
- Les Lao Soung, les Laotiens des régions de haute altitude : ce sont ceux qui vivent le plus haut dans les montagnes et la plupart sont issus d’ethnies d’origine tibéto-birmane comme les Akkha et les Go Pala.
Cette brève présentation de la population laotienne révèle une des plus grandes richesses du Laos : sa diversité. Nous aurons d’ailleurs la chance dans notre voyage de pouvoir la toucher du doigt, car la région que nous allons parcourir est l’une des plus riches d’Asie du Sud Est, de par sa diversité ethnique et culturelle.
Quelques livres sur le Laos : Il y a très peu de livres sur le Laos, mais voici ceux que nous préférons.
° Mémoire du Laos de Geneviève Couteau. Ed Soukha. Un livre magnifique, un véritable hommage artistique à la beauté du Laos par une grande amie aujourd’hui disparue, qui fût l’invité du dernier roi du Laos pour réaliser un travail artistique sur son royaume.
° Au Royaume du million d’éléphants. Auguste Pavie. Ed l’Harmattan
Une passionnante aventure de l’explorateur colonial français à la fin du 19 ème siècle.
Population :
La population du Laos est très variée et compte environ 130 groupes distincts. L’administration les recenssent en trois catégories : « Laos des plaines », « Laos des collines » et « Laos des montagnes » . Les ethnies les plus représentées sont : les Laos, les Khmou Ou , les Hmong Daw, les Hmong Njua, les Thaï Phu, les Lü, les Phuans…